Sauriez-vous vivre sans argent ?
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Sauriez-vous vivre sans argent ?
Ce film est en allemand mais traduit en anglais.
http://vimeo.com/21063795
Heidemarie Schwermer a quitté son appartement et tout ce qu’elle possède. Une simple expérience, mais quatorze ans plus tard, le soulagement de se libérer de toute pression matérielle a été tellement grand qu'elle vit toujours sans argent.
Heidemarie Schwermer reçoit LePetitJournal.com en sirotant un thé dans un appartement turinois qui
appartient à des amis d'amis. "Vous pensez sans doute que je suis une vieille folle", dit-elle avec un regard
espiègle. "Folle" est loin d'être le pire adjectif collé à cette femme de presque 70 ans qui a l'habitude des
controverses. En tant que fondatrice du premier club de troc d’Allemagne, "gib und nimm" (donner et prendre), elle est devenue un phénomène médiatique dans son pays. Certains la voient comme un gourou,
d’autres se fâchent ou se moquent d’elle dans des émissions de divertissement.
Ses cheveux blancs sont lisses et bien entretenus. Svelte, grande et d'allure droite et digne, elle s’habille en lin avec des tons doux et a des perles aux oreilles ; elle n’a rien d’une clocharde. "Je veux montrer que même sans argent on a beaucoup de valeur", dévoile-t-elle
Vivre sans argent
Malgré une forte phobie des caméras, elle a accepté de laisser le metteur en scène norvégien Line Halvorsen et son équipe turinoise la suivre de près lorsqu’elle se déplace de maison en maison avec sa petite valise. Elle semble oublier la caméra lorsqu’elle fait ses méditations, s'occupe de sa petite-fille, résout des conflits avec ses copines, obtient des fruits et légumes gratuits au marché de porta Palazzo, etc.
Avec respect, la caméra de Line Halvorsen nous fait découvrir cette femme émotive, spirituelle et humoristique, cette ancienne psychothérapeute qui passe la majorité de son temps à donner des conférences gratuites, à écouter et à soutenir les autres. Les gens font presque la queue pour la recevoir, pour lui donner un lit et un repas en échange de son temps et de son engagement dans le moment présent. Parfois elle aide un peu en faisant le ménage ou, quand elle a besoin d'un peu de solitude, elle
garde des maisons avec ou sans chat lorsque les propriétaires partent en voyage.
Un parcours exemplaire
Il y a 23 ans, divorcée et avec deux enfants, elle débarque à Dortmund où elle voit beaucoup de misère. De plus, en exerçant les métiers d'enseignante et de psychothérapeute, elle constate que beaucoup de gens - riches comme pauvres - ont des problèmes dans leurs relations à l'argent. Les pauvres se sentent inférieurs, et les riches sont en quête perpétuelle du toujours plus. Elle trouve que l'argent détourne notre attention de l'essentiel : découvrir qui nous sommes vraiment, travailler sur notre croissance spirituelle,
devenir de meilleurs êtres humains et prochains.
C'est donc à Dortmund qu'elle crée son club de troc en 1994. Elle vise les sans-abris, mais ce sont surtout les chômeurs et les retraités qui accourent à l’association "gib und nimm". Lorsqu'elle se lance dans la vie complètement sans argent, elle a de l'expérience et un grand réseau.
Dans les premières années d’existence de "gib und nimm", il s'agit d'évaluer les services et la valeur des objets à échanger : combien de pommes de terres pour une coupe de cheveux, combien de nuitées contre combien de vitres lavées, etc. Petit à petit, elle s'est rendu compte que ce système de troc ressemblait trop au système monétaire. Aujourd'hui, Heidemarie donne ce qu'elle peut sans compter ; ce qu'elle reçoit ne vient pas nécessairement de ceux à qui elle donne. "Si tu ne prends que ce dont tu as besoin, tu ne manqueras jamais de rien ", assure Heidemarie qui a besoin de peu de temps pour trouver ce dont elle a besoin maintenant.
Un parasite, ou la recette du bonheur ?
Ses critiques estiment qu'elle ne vit pas sans argent comme elle le prétend, mais qu’elle est un parasite
qui vit sur l'argent des autres ... "Ceux qui me nourrissent et blanchissent sont encore bien trempés dans
le système monétaire, parce qu'il est impossible de supprimer tout le système monétaire d'un seul coup. Il
faut commencer quelque part. Mon espoir reste que de plus en plus de gens vivront comme moi", nous confie-t-elle.
Son portable sonne. Car oui, elle a un vieil appareil qui ne sert qu'aux appels entrants. C'est l'éditeur de son livre, enthousiaste face aux chiffres de vente, qui parle même d’une nouvelle édition. Ce discours de vendeur fait naître un sourire indulgent sur les lèvres de Heidemarie qui est soulagée de ne plus avoir à stresser
avec tout ça. Certes, elle est contente que le livre soit disponible pour plus de gens, mais l'aspect commercial lui est complètement égal. Très cool et comme si de rien n'était, elle me ressert du thé, peu importe s'il est servi dans des tasses empruntées.
"Quand je reçois de l'argent pour le livre, je le donne", rappelle-t-elle. Elle a hésité un moment à s'engager dans la vente du livre, afin de pouvoir donner plus d'argent aux pauvres, mais elle a décidé que ce serait une erreur. Elle souhaite davantage pour les pauvres - et pour nous tous ; elle veut nous libérer de la totalité du système monétaire. Elle constate que les relations entre les gens changent quand
aucune transaction d'argent n'a lieu. "Souvent, les gens commencent à parler avec le coeur au lieu d’utiliser la tête", assure-t-elle.
Les perles à ses oreilles sont bien réelles.
“Ce n'est pas une paire”, nous révèle-t-elle. L'un vient d'une femme à qui elle a donné des séances de psychothérapie, tandis que l'autre est un cadeau de sa petite-fille.
Elle les porte presque toujours car elle tient beaucoup à ces cadeaux,
source
http://vimeo.com/21063795
Heidemarie Schwermer a quitté son appartement et tout ce qu’elle possède. Une simple expérience, mais quatorze ans plus tard, le soulagement de se libérer de toute pression matérielle a été tellement grand qu'elle vit toujours sans argent.
Heidemarie Schwermer reçoit LePetitJournal.com en sirotant un thé dans un appartement turinois qui
appartient à des amis d'amis. "Vous pensez sans doute que je suis une vieille folle", dit-elle avec un regard
espiègle. "Folle" est loin d'être le pire adjectif collé à cette femme de presque 70 ans qui a l'habitude des
controverses. En tant que fondatrice du premier club de troc d’Allemagne, "gib und nimm" (donner et prendre), elle est devenue un phénomène médiatique dans son pays. Certains la voient comme un gourou,
d’autres se fâchent ou se moquent d’elle dans des émissions de divertissement.
Ses cheveux blancs sont lisses et bien entretenus. Svelte, grande et d'allure droite et digne, elle s’habille en lin avec des tons doux et a des perles aux oreilles ; elle n’a rien d’une clocharde. "Je veux montrer que même sans argent on a beaucoup de valeur", dévoile-t-elle
Vivre sans argent
Malgré une forte phobie des caméras, elle a accepté de laisser le metteur en scène norvégien Line Halvorsen et son équipe turinoise la suivre de près lorsqu’elle se déplace de maison en maison avec sa petite valise. Elle semble oublier la caméra lorsqu’elle fait ses méditations, s'occupe de sa petite-fille, résout des conflits avec ses copines, obtient des fruits et légumes gratuits au marché de porta Palazzo, etc.
Avec respect, la caméra de Line Halvorsen nous fait découvrir cette femme émotive, spirituelle et humoristique, cette ancienne psychothérapeute qui passe la majorité de son temps à donner des conférences gratuites, à écouter et à soutenir les autres. Les gens font presque la queue pour la recevoir, pour lui donner un lit et un repas en échange de son temps et de son engagement dans le moment présent. Parfois elle aide un peu en faisant le ménage ou, quand elle a besoin d'un peu de solitude, elle
garde des maisons avec ou sans chat lorsque les propriétaires partent en voyage.
Un parcours exemplaire
Il y a 23 ans, divorcée et avec deux enfants, elle débarque à Dortmund où elle voit beaucoup de misère. De plus, en exerçant les métiers d'enseignante et de psychothérapeute, elle constate que beaucoup de gens - riches comme pauvres - ont des problèmes dans leurs relations à l'argent. Les pauvres se sentent inférieurs, et les riches sont en quête perpétuelle du toujours plus. Elle trouve que l'argent détourne notre attention de l'essentiel : découvrir qui nous sommes vraiment, travailler sur notre croissance spirituelle,
devenir de meilleurs êtres humains et prochains.
C'est donc à Dortmund qu'elle crée son club de troc en 1994. Elle vise les sans-abris, mais ce sont surtout les chômeurs et les retraités qui accourent à l’association "gib und nimm". Lorsqu'elle se lance dans la vie complètement sans argent, elle a de l'expérience et un grand réseau.
Dans les premières années d’existence de "gib und nimm", il s'agit d'évaluer les services et la valeur des objets à échanger : combien de pommes de terres pour une coupe de cheveux, combien de nuitées contre combien de vitres lavées, etc. Petit à petit, elle s'est rendu compte que ce système de troc ressemblait trop au système monétaire. Aujourd'hui, Heidemarie donne ce qu'elle peut sans compter ; ce qu'elle reçoit ne vient pas nécessairement de ceux à qui elle donne. "Si tu ne prends que ce dont tu as besoin, tu ne manqueras jamais de rien ", assure Heidemarie qui a besoin de peu de temps pour trouver ce dont elle a besoin maintenant.
Un parasite, ou la recette du bonheur ?
Ses critiques estiment qu'elle ne vit pas sans argent comme elle le prétend, mais qu’elle est un parasite
qui vit sur l'argent des autres ... "Ceux qui me nourrissent et blanchissent sont encore bien trempés dans
le système monétaire, parce qu'il est impossible de supprimer tout le système monétaire d'un seul coup. Il
faut commencer quelque part. Mon espoir reste que de plus en plus de gens vivront comme moi", nous confie-t-elle.
Son portable sonne. Car oui, elle a un vieil appareil qui ne sert qu'aux appels entrants. C'est l'éditeur de son livre, enthousiaste face aux chiffres de vente, qui parle même d’une nouvelle édition. Ce discours de vendeur fait naître un sourire indulgent sur les lèvres de Heidemarie qui est soulagée de ne plus avoir à stresser
avec tout ça. Certes, elle est contente que le livre soit disponible pour plus de gens, mais l'aspect commercial lui est complètement égal. Très cool et comme si de rien n'était, elle me ressert du thé, peu importe s'il est servi dans des tasses empruntées.
"Quand je reçois de l'argent pour le livre, je le donne", rappelle-t-elle. Elle a hésité un moment à s'engager dans la vente du livre, afin de pouvoir donner plus d'argent aux pauvres, mais elle a décidé que ce serait une erreur. Elle souhaite davantage pour les pauvres - et pour nous tous ; elle veut nous libérer de la totalité du système monétaire. Elle constate que les relations entre les gens changent quand
aucune transaction d'argent n'a lieu. "Souvent, les gens commencent à parler avec le coeur au lieu d’utiliser la tête", assure-t-elle.
Les perles à ses oreilles sont bien réelles.
“Ce n'est pas une paire”, nous révèle-t-elle. L'un vient d'une femme à qui elle a donné des séances de psychothérapie, tandis que l'autre est un cadeau de sa petite-fille.
Elle les porte presque toujours car elle tient beaucoup à ces cadeaux,
source
Mélusine- Messages : 5302
Date d'inscription : 17/03/2013
Re: Sauriez-vous vivre sans argent ?
Voilà une expérience intéressante. Mais si la moitié de la population allait habiter chez l'autre moitié, déjà là il y aurait quelques problèmes...
Le concept est cependant à creuser...
Le concept est cependant à creuser...
chaton- Messages : 2661
Date d'inscription : 20/06/2013
Localisation : Au pays du soleil
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