Quelques contes...
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Quelques contes...
Un jour, il apparu à un empereur que si seulement il connaissait la réponse aux trois questions suivantes, rien ne le ferait jamais s’écarter du droit chemin :
Quel est le meilleur moment pour chaque chose ?
Quelles sont les plus importantes personnes avec lesquelles travailler ?
Quelle la plus importante chose à faire à tout moment ?
L’empereur promulgua un décret dans tout son empire annonçant que quiconque pourrait répondre aux trois questions recevrait une grosse récompense. Après avoir lu ce décret, beaucoup se dirigèrent vers le palais en apportant leurs multiples réponses.
En réponse à la première question, quelqu’un suggéra à l’empereur d’établir un emploi du temps complet, avec les heures, jours, mois et années et les tâches à accomplir. En le suivant à la lettre, l’empereur pourrait alors espérer parvenir à faire chaque chose au bon moment.
Un autre rétorqua qu’il était impossible de tout prévoir, que l’empereur devait mettre de côté toutes les distractions inutiles et qu’il devait rester attentif à toutes choses afin de savoir quand et comment agir.
Un autre insista sur le fait que l’empereur seul ne pouvait espérer posséder la clairvoyance et la compétence nécessaires pour décider quand faire chaque chose. Il lui semblait primordial de nommer un Conseil des Sages et d’agir selon leurs recommandations.
Un autre encore dit que certaines questions nécessitaient une décision immédiate et ne pouvaient attendre une consultation. Cependant, si le souverain désirait connaître à l’avance ce qui allait se produire, il lui était possible d’interroger les devins et les magiciens.
Les réponses à la seconde question divergeaient aussi beaucoup.
Quelqu’un dit que l’empereur devait placer toute sa confiance en ses ministres, un autre recommanda les prêtres et les moines tandis que d’autres encore suggéraient les médecins ou même les militaires.
A la troisième question, à nouveau des réponses très variées furent proposées. Certains affirmèrent que la science était la plus importante des recherches, d’autres insistèrent sur la religion et d’autres encore sur l’art militaire.
L’empereur ne fut satisfait par aucune des réponses données, et la récompense ne fut pas attribuée.
Après plusieurs nuits de réflexions, le souverain décida de rendre visite à un ermite vivant dans la montagne qui était tenu pour être illuminé. Tout en sachant que l’ermite ne quittait jamais les montagnes et qu’il était connu pour ne recevoir que les gens pauvres et refusait tout contact avec les riches et les puissants, l’empereur souhaitait rencontrer le saint homme pour lui soumettre les trois questions. C’est ainsi que le souverain se déguisa en pauvre paysan et demanda à son escorte de l’attendre au pied de la montagne pendant qu’il partait seul à la recherche de l’ermite.
En atteignant la demeure du saint homme, l’empereur l’aperçut en train de bêcher le jardin devant sa hutte. A la vue de l’étranger, l’ermite salua de la tête et continua à bêcher. C’était un labeur apparemment très pénible pour lui car il était vieux ; il haletait bruyamment chaque fois qu’il enfonçait la bêche dans le sol pour retourner la terre.
L’empereur s’approcha de lui et dit : "J’ai trois questions auxquelles j’aimerais que vous m’aidiez à répondre : Quelle le meilleur moment pour chaque chose ? Quelles sont les plus importantes personnes avec lesquelles travailler ? Quelle est la plus importante chose à faire à tout moment ?
L’ermite écouta attentivement, puis il tapota sur l’épaule de l’empereur et se remit à bêcher. Le monarque dit alors : "Vous devez être fatigué. Laissez-moi vous aider." Le vieil homme le remercia, lui tendit la bêche et s’assit par terre pour se reposer.
Après avoir bêcher deux plates-bandes, l’empereur s’arrêta, se tourna vers l’ermite et lui répéta ses trois questions. De nouveau, le vieil homme ne lui répondit pas, mais se leva, et montra la bêche et dit : "Pourquoi ne vous reposez-vous pas un peu ? Je vais reprendre." Mais l’empereur continua à retourner la terre. Une heure passa, puis deux. finalement le soleil se cacha derrière la montagne. Le souverain posa la bêche et dit à l’ermite : "Ecoutez, je suis venu ici vous demander si vous pouviez répondre à mes trois questions. Mais si vous n’êtes pas en mesure de le faire, dites-le moi afin que je puisse rentrer chez moi."
L’ermite leva la tête et demanda à l’empereur : "N’entendez-vous pas quelqu’un qui court dans notre direction ?" L’empereur tourna la tête et vit un homme avec une longue barbe blanche surgir des bois. Il courait de manière désordonnée, les deux mains pressant une blessure sanglante qu’il avait au ventre. L’homme courut vers le souverain avant de s’écrouler sans connaissance sur le sol. Il gémissait. En ouvrant sa chemise, l’empereur et l’ermite découvrirent une profonde plaie. Le monarque nettoya complètement la blessure, puis il utilisa sa propre chemise pour le panser. Comme le sang coulait abondamment, il dut rincer la chemise et bander plusieurs fois, et ce, jusqu’à ce que la plaie s’arrête de saigner.
Finalement, l’homme blessé reprit connaissance et demanda un peu d’eau. L’empereur courut jusqu’au ruisseau et rapporta une jarre d’eau fraîche. Pendant ce temps, le soleil avait disparu et le froid de la nuit était en train de s’installer. L’ermite aida l’empereur à porter l’homme dans la hutte où ils l’allongèrent sur le lit. Là, il ferma les yeux et s’assoupit paisiblement. Le souverain était épuisé par sa longue journée passée à marcher dans la montagne et à bêcher le jardin. Appuyé contre la porte, il s’endormit. Quand il se réveilla, le soleil était déjà haut au-dessus des montagnes. Pendant un moment, il oublia où il était et ce qu’il était venu faire. Il regarda vers le lit et vit l’homme blessé qui se demandait lui aussi ce qu’il faisait dans cette hutte. Lorsque celui-ci aperçut l’empereur, il le fixa attentivement du regard et dit dans un murmure à peine perceptible : "S’il vous plaît, pardonnez-moi."
" Mais qu’avez-vous donc fait qui mérite d’être pardonné ?" demanda le souverain.
"Vous ne me connaissez pas, Votre Majesté, mais moi je vous connais. J’étais votre ennemi juré et j’avais fait le voeu de me venger car lors de la dernière guerre, vous avez tué mon frère et saisi tous mes biens. Quand j’ai appris que vous veniez seul sur cette montagne pour rencontrer l’ermite, j’ai décidé de monter un guet-apens et de vous tuer. J’ai attendu longtemps, mais ne vous voyant pas venir, j’ai quitté ma cachette pour tenter de vous trouver. C’est ainsi que je suis tombé sur les gardes de votre escorte qui m’ont reconnu et m’ont infligé cette blessure. Heureusement, j’ai réussi à prendre la fuite et à courir jusqu’ici. Si je ne vous avais pas rencontré, je serais certainement mort à l’heure qu’il est. J’avais l’intention de vous tuer et au lieu de cela, vous m’avez sauvé la vie ! J’éprouve une grande honte, mais aussi une reconnaissance infinie. si je reste en vie, je fais le voeu de vous servir jusqu’à mon dernier souffle et j’ordonnerai à mes enfants et petits enfants de suivre mon exemple. je vous en supplie, Majesté, accordez- moi votre pardon !"
L’empereur était comblé de joie de voir avec quelle facilité il s’était réconcilié avec un ancien ennemi. Non seulement il lui pardonna, mais de plus il promit de lui faire restituer tous ses biens et fit envoyer son propre médecin et ses serviteurs pour s’occuper de lui jusqu’à sa guérison complète. Après avoir donné l’ordre à son escorte de ramener l’homme chez lui, il revint voir l’ermite. Le souverain désirait poser une dernière fois les trois questions au vieil homme avant de retourner à son palais. Il trouva l’ermite en train de semer des graines dans les plates-bandes bêchées la veille.
Le vieil homme se leva et le regarda. "Mais vous avez déjà la réponse à ces questions."
"Comment cela ?", dit l’empereur intrigué.
"Hier, si vous n’aviez pas eu pitié de mon âge et ne m’aviez aidé à retourner la terre, vous auriez été attaqué par cet homme à votre retour. Vous auriez alors profondément regretté de ne pas être resté avec moi. Par conséquent, le moment le plus important était le temps passé à bêcher le jardin,la personne la plus importante était de m’aider.
Plus tard, lorsque l’homme blessé est arrivé,le moment le plus important était celui que vous avez passé à soigner la plaie, car si vous ne l’aviez pas fait, il serait mort et vous auriez raté l’occasion de vous réconcilier avec un ennemi. De la même façon, il était la personne la plus importante et soigner la blessure était la tâche la plus importante.
Rappelez-vous qu’il n’existe qu’un seul moment important, c’est maintenant. Cet instant présent est le seul moment sur lequel nous pouvons exercer notre maîtrise.
La plus importante personne est toujours la personne avec qui vous êtes, celle qui est en face de vous, car qui sait si vous aurez affaire à quelqu’un d’autre dans le futur ?
La tâche la plus importante est de rendre heureuse la personne qui est à vos côtés, car cela seul est la recherche de la vie."
Léon Tolstoï
Quel est le meilleur moment pour chaque chose ?
Quelles sont les plus importantes personnes avec lesquelles travailler ?
Quelle la plus importante chose à faire à tout moment ?
L’empereur promulgua un décret dans tout son empire annonçant que quiconque pourrait répondre aux trois questions recevrait une grosse récompense. Après avoir lu ce décret, beaucoup se dirigèrent vers le palais en apportant leurs multiples réponses.
En réponse à la première question, quelqu’un suggéra à l’empereur d’établir un emploi du temps complet, avec les heures, jours, mois et années et les tâches à accomplir. En le suivant à la lettre, l’empereur pourrait alors espérer parvenir à faire chaque chose au bon moment.
Un autre rétorqua qu’il était impossible de tout prévoir, que l’empereur devait mettre de côté toutes les distractions inutiles et qu’il devait rester attentif à toutes choses afin de savoir quand et comment agir.
Un autre insista sur le fait que l’empereur seul ne pouvait espérer posséder la clairvoyance et la compétence nécessaires pour décider quand faire chaque chose. Il lui semblait primordial de nommer un Conseil des Sages et d’agir selon leurs recommandations.
Un autre encore dit que certaines questions nécessitaient une décision immédiate et ne pouvaient attendre une consultation. Cependant, si le souverain désirait connaître à l’avance ce qui allait se produire, il lui était possible d’interroger les devins et les magiciens.
Les réponses à la seconde question divergeaient aussi beaucoup.
Quelqu’un dit que l’empereur devait placer toute sa confiance en ses ministres, un autre recommanda les prêtres et les moines tandis que d’autres encore suggéraient les médecins ou même les militaires.
A la troisième question, à nouveau des réponses très variées furent proposées. Certains affirmèrent que la science était la plus importante des recherches, d’autres insistèrent sur la religion et d’autres encore sur l’art militaire.
L’empereur ne fut satisfait par aucune des réponses données, et la récompense ne fut pas attribuée.
Après plusieurs nuits de réflexions, le souverain décida de rendre visite à un ermite vivant dans la montagne qui était tenu pour être illuminé. Tout en sachant que l’ermite ne quittait jamais les montagnes et qu’il était connu pour ne recevoir que les gens pauvres et refusait tout contact avec les riches et les puissants, l’empereur souhaitait rencontrer le saint homme pour lui soumettre les trois questions. C’est ainsi que le souverain se déguisa en pauvre paysan et demanda à son escorte de l’attendre au pied de la montagne pendant qu’il partait seul à la recherche de l’ermite.
En atteignant la demeure du saint homme, l’empereur l’aperçut en train de bêcher le jardin devant sa hutte. A la vue de l’étranger, l’ermite salua de la tête et continua à bêcher. C’était un labeur apparemment très pénible pour lui car il était vieux ; il haletait bruyamment chaque fois qu’il enfonçait la bêche dans le sol pour retourner la terre.
L’empereur s’approcha de lui et dit : "J’ai trois questions auxquelles j’aimerais que vous m’aidiez à répondre : Quelle le meilleur moment pour chaque chose ? Quelles sont les plus importantes personnes avec lesquelles travailler ? Quelle est la plus importante chose à faire à tout moment ?
L’ermite écouta attentivement, puis il tapota sur l’épaule de l’empereur et se remit à bêcher. Le monarque dit alors : "Vous devez être fatigué. Laissez-moi vous aider." Le vieil homme le remercia, lui tendit la bêche et s’assit par terre pour se reposer.
Après avoir bêcher deux plates-bandes, l’empereur s’arrêta, se tourna vers l’ermite et lui répéta ses trois questions. De nouveau, le vieil homme ne lui répondit pas, mais se leva, et montra la bêche et dit : "Pourquoi ne vous reposez-vous pas un peu ? Je vais reprendre." Mais l’empereur continua à retourner la terre. Une heure passa, puis deux. finalement le soleil se cacha derrière la montagne. Le souverain posa la bêche et dit à l’ermite : "Ecoutez, je suis venu ici vous demander si vous pouviez répondre à mes trois questions. Mais si vous n’êtes pas en mesure de le faire, dites-le moi afin que je puisse rentrer chez moi."
L’ermite leva la tête et demanda à l’empereur : "N’entendez-vous pas quelqu’un qui court dans notre direction ?" L’empereur tourna la tête et vit un homme avec une longue barbe blanche surgir des bois. Il courait de manière désordonnée, les deux mains pressant une blessure sanglante qu’il avait au ventre. L’homme courut vers le souverain avant de s’écrouler sans connaissance sur le sol. Il gémissait. En ouvrant sa chemise, l’empereur et l’ermite découvrirent une profonde plaie. Le monarque nettoya complètement la blessure, puis il utilisa sa propre chemise pour le panser. Comme le sang coulait abondamment, il dut rincer la chemise et bander plusieurs fois, et ce, jusqu’à ce que la plaie s’arrête de saigner.
Finalement, l’homme blessé reprit connaissance et demanda un peu d’eau. L’empereur courut jusqu’au ruisseau et rapporta une jarre d’eau fraîche. Pendant ce temps, le soleil avait disparu et le froid de la nuit était en train de s’installer. L’ermite aida l’empereur à porter l’homme dans la hutte où ils l’allongèrent sur le lit. Là, il ferma les yeux et s’assoupit paisiblement. Le souverain était épuisé par sa longue journée passée à marcher dans la montagne et à bêcher le jardin. Appuyé contre la porte, il s’endormit. Quand il se réveilla, le soleil était déjà haut au-dessus des montagnes. Pendant un moment, il oublia où il était et ce qu’il était venu faire. Il regarda vers le lit et vit l’homme blessé qui se demandait lui aussi ce qu’il faisait dans cette hutte. Lorsque celui-ci aperçut l’empereur, il le fixa attentivement du regard et dit dans un murmure à peine perceptible : "S’il vous plaît, pardonnez-moi."
" Mais qu’avez-vous donc fait qui mérite d’être pardonné ?" demanda le souverain.
"Vous ne me connaissez pas, Votre Majesté, mais moi je vous connais. J’étais votre ennemi juré et j’avais fait le voeu de me venger car lors de la dernière guerre, vous avez tué mon frère et saisi tous mes biens. Quand j’ai appris que vous veniez seul sur cette montagne pour rencontrer l’ermite, j’ai décidé de monter un guet-apens et de vous tuer. J’ai attendu longtemps, mais ne vous voyant pas venir, j’ai quitté ma cachette pour tenter de vous trouver. C’est ainsi que je suis tombé sur les gardes de votre escorte qui m’ont reconnu et m’ont infligé cette blessure. Heureusement, j’ai réussi à prendre la fuite et à courir jusqu’ici. Si je ne vous avais pas rencontré, je serais certainement mort à l’heure qu’il est. J’avais l’intention de vous tuer et au lieu de cela, vous m’avez sauvé la vie ! J’éprouve une grande honte, mais aussi une reconnaissance infinie. si je reste en vie, je fais le voeu de vous servir jusqu’à mon dernier souffle et j’ordonnerai à mes enfants et petits enfants de suivre mon exemple. je vous en supplie, Majesté, accordez- moi votre pardon !"
L’empereur était comblé de joie de voir avec quelle facilité il s’était réconcilié avec un ancien ennemi. Non seulement il lui pardonna, mais de plus il promit de lui faire restituer tous ses biens et fit envoyer son propre médecin et ses serviteurs pour s’occuper de lui jusqu’à sa guérison complète. Après avoir donné l’ordre à son escorte de ramener l’homme chez lui, il revint voir l’ermite. Le souverain désirait poser une dernière fois les trois questions au vieil homme avant de retourner à son palais. Il trouva l’ermite en train de semer des graines dans les plates-bandes bêchées la veille.
Le vieil homme se leva et le regarda. "Mais vous avez déjà la réponse à ces questions."
"Comment cela ?", dit l’empereur intrigué.
"Hier, si vous n’aviez pas eu pitié de mon âge et ne m’aviez aidé à retourner la terre, vous auriez été attaqué par cet homme à votre retour. Vous auriez alors profondément regretté de ne pas être resté avec moi. Par conséquent, le moment le plus important était le temps passé à bêcher le jardin,la personne la plus importante était de m’aider.
Plus tard, lorsque l’homme blessé est arrivé,le moment le plus important était celui que vous avez passé à soigner la plaie, car si vous ne l’aviez pas fait, il serait mort et vous auriez raté l’occasion de vous réconcilier avec un ennemi. De la même façon, il était la personne la plus importante et soigner la blessure était la tâche la plus importante.
Rappelez-vous qu’il n’existe qu’un seul moment important, c’est maintenant. Cet instant présent est le seul moment sur lequel nous pouvons exercer notre maîtrise.
La plus importante personne est toujours la personne avec qui vous êtes, celle qui est en face de vous, car qui sait si vous aurez affaire à quelqu’un d’autre dans le futur ?
La tâche la plus importante est de rendre heureuse la personne qui est à vos côtés, car cela seul est la recherche de la vie."
Léon Tolstoï
Mélusine- Messages : 5302
Date d'inscription : 17/03/2013
Re: Quelques contes...
J'adore ce conte, il est magnifique, l'importance du message se fait bien comprendre, mille merci pour ce partage.
kty- Messages : 2879
Date d'inscription : 19/04/2013
Localisation : bouches du rhône
l'omelette
Nasreddine invita un jour son voisin à dîner.
Il avait préparé des langues d'agneau
avec du persil et du citron.
Le voisin s'offusqua en voyant le plat.
- Ah, non ! dit-il. Je ne mange jamais ce qui
sort de la bouche des animaux, je trouve ça
vraiment dégoûtant.
- Qu'à cela ne tienne, répondit Nasreddine,
je vais te préparer une omelette.
Il avait préparé des langues d'agneau
avec du persil et du citron.
Le voisin s'offusqua en voyant le plat.
- Ah, non ! dit-il. Je ne mange jamais ce qui
sort de la bouche des animaux, je trouve ça
vraiment dégoûtant.
- Qu'à cela ne tienne, répondit Nasreddine,
je vais te préparer une omelette.
Mélusine- Messages : 5302
Date d'inscription : 17/03/2013
Conte Zen : "Le Choix"
Tsukinawa, le Shogun de la province de Yamamura, avait trois fils. Tous les trois étaient extraordinaires, et il était extraordinaire qu’ils fussent tous les trois vivants et en bonne santé : ils étaient triplets.
Tsukinawa était inquiet car il avançait en âge et n’avait pas encore pu se décider pour désigner celui de ses trois fils qui lui succéderait comme Shogun. Alors il fit appel à Sunimache le sage, afin qu’il teste les capacités de ses fils pour choisir le plus fort.
Sunimache fit s’éloigner les trois jeunes hommes, et installa une cruche remplie d’eau en équilibre sur le dessus de la porte d’entrée du jardin entrouverte.
Il appela alors Tsukyana, le premier des trois fils.
Lorsqu’il poussa la porte pour pénétrer dans le jardin, est arrivé ce qui devait arriver : la cruche tomba tout droit sur la tête de Tsukyana.
Icelui, vif comme l’éclair, dégaina son sabre et fracassa la cruche avant qu’icelle ne l’atteigne.
Impressionné par tant de vitesse, Sunimache acquiessa de la tête et demanda à Tsukyana d’attendre dans le salon à l’intérieur de la maison.
Il installa une nouvelle cruche comme la précédente et appela ensuite Tsukyono, le second des trois fils.
Lorsque Tsukyono poussa la porte pour pénétrer dans le jardin, la cruche tomba tout droit sur lui.
Icelui, vif comme l’éclair, attrapa la cruche dans ses bras avant qu’icelle ne lui fende le crâne.
Impressionné par tant de vitesse et heureux d’économiser une cruche, Sunimache acquiessa de la tête et demanda à Tsukyono d’attendre dans le salon à l’intérieur de la maison avec son frère.
Il ré-installa la cruche sur la porte et appela ensuite Tsukyene, le dernier des trois fils.
Lorsque Tsukyene poussa la porte pour pénétrer dans le jardin, la cruche tomba tout droit sur lui, comme pour ses deux frères.
Icelui s’écarta pour éviter la cruche qui se fracassa par terre en répandant toute l’eau sur le sol pavé.
Sunimache acquiessa de la tête et demanda à Tsukyene d’attendre dans le salon à l’intérieur de la maison avec ses frères.
Tsukinawa le Shogun, très content de l’aide du sage, vint le rejoindre en aplaudissant, enthousiaste, et en s’exclamant que Tsukyana, le premier de ses trois fils, était assurément taillé pour la tâche de Shogun tant sa rapidité et son adresse étaient avérées.
Sunimache ne dit rien.
Tsukinawa, interloqué, réfléchit au désaveu du sage quelques instants, et comprit que Tsukyana avait certes cassé la cruche avant qu’elle ne le blesse, mais aurait tué un ami qui se serait amusé à lui faire une farce…
Tsukinawa demanda alors au sage s’il aurait raison de confier la tâche de Shogun à son deuxième fils Tsukyono, parce qu’icelui avait bien réagi en ouvrant les bras pour attraper la cruche.
Sunimache ne dit rien.
Tsukinawa réfléchit encore au désaveu du sage, et comprit que Tsukyono avait certes attrapé la cruche avant qu’elle ne se casse, mais aurait été tué par un ennemi qui se serait caché pour l’agresser…
Sunimache esquissa un sourire, et dit :
- Oui, tu as finalement bien compris que la meilleure attitude a été choisie par Tsukyene ton troisième fils : n’ayant pas le temps de savoir si ce qui lui tombait dessus était ami ou ennemi, il s’est promptement écarté pour se mettre hors d’un éventuel danger sans pour autant influencer le devenir de ce qu’il ne connaissait pas.
Tsukinawa était inquiet car il avançait en âge et n’avait pas encore pu se décider pour désigner celui de ses trois fils qui lui succéderait comme Shogun. Alors il fit appel à Sunimache le sage, afin qu’il teste les capacités de ses fils pour choisir le plus fort.
Sunimache fit s’éloigner les trois jeunes hommes, et installa une cruche remplie d’eau en équilibre sur le dessus de la porte d’entrée du jardin entrouverte.
Il appela alors Tsukyana, le premier des trois fils.
Lorsqu’il poussa la porte pour pénétrer dans le jardin, est arrivé ce qui devait arriver : la cruche tomba tout droit sur la tête de Tsukyana.
Icelui, vif comme l’éclair, dégaina son sabre et fracassa la cruche avant qu’icelle ne l’atteigne.
Impressionné par tant de vitesse, Sunimache acquiessa de la tête et demanda à Tsukyana d’attendre dans le salon à l’intérieur de la maison.
Il installa une nouvelle cruche comme la précédente et appela ensuite Tsukyono, le second des trois fils.
Lorsque Tsukyono poussa la porte pour pénétrer dans le jardin, la cruche tomba tout droit sur lui.
Icelui, vif comme l’éclair, attrapa la cruche dans ses bras avant qu’icelle ne lui fende le crâne.
Impressionné par tant de vitesse et heureux d’économiser une cruche, Sunimache acquiessa de la tête et demanda à Tsukyono d’attendre dans le salon à l’intérieur de la maison avec son frère.
Il ré-installa la cruche sur la porte et appela ensuite Tsukyene, le dernier des trois fils.
Lorsque Tsukyene poussa la porte pour pénétrer dans le jardin, la cruche tomba tout droit sur lui, comme pour ses deux frères.
Icelui s’écarta pour éviter la cruche qui se fracassa par terre en répandant toute l’eau sur le sol pavé.
Sunimache acquiessa de la tête et demanda à Tsukyene d’attendre dans le salon à l’intérieur de la maison avec ses frères.
Tsukinawa le Shogun, très content de l’aide du sage, vint le rejoindre en aplaudissant, enthousiaste, et en s’exclamant que Tsukyana, le premier de ses trois fils, était assurément taillé pour la tâche de Shogun tant sa rapidité et son adresse étaient avérées.
Sunimache ne dit rien.
Tsukinawa, interloqué, réfléchit au désaveu du sage quelques instants, et comprit que Tsukyana avait certes cassé la cruche avant qu’elle ne le blesse, mais aurait tué un ami qui se serait amusé à lui faire une farce…
Tsukinawa demanda alors au sage s’il aurait raison de confier la tâche de Shogun à son deuxième fils Tsukyono, parce qu’icelui avait bien réagi en ouvrant les bras pour attraper la cruche.
Sunimache ne dit rien.
Tsukinawa réfléchit encore au désaveu du sage, et comprit que Tsukyono avait certes attrapé la cruche avant qu’elle ne se casse, mais aurait été tué par un ennemi qui se serait caché pour l’agresser…
Sunimache esquissa un sourire, et dit :
- Oui, tu as finalement bien compris que la meilleure attitude a été choisie par Tsukyene ton troisième fils : n’ayant pas le temps de savoir si ce qui lui tombait dessus était ami ou ennemi, il s’est promptement écarté pour se mettre hors d’un éventuel danger sans pour autant influencer le devenir de ce qu’il ne connaissait pas.
Mélusine- Messages : 5302
Date d'inscription : 17/03/2013
Le pot fêlé
(j'adore celle-ci)
Une vieille dame chinoise possédait deux grands pots, chacun suspendu au bout d'une perche qu'elle transportait appuyée derrière son cou.
Un des pots était fêlé alors que l'autre pot était en parfait état et rapportait toujours sa pleine ration d'eau. À la fin de la longue marche, du ruisseau vers la maison, le pot fêlé n'était plus qu'à moitié rempli d'eau.
Tout ceci se déroula quotidiennement pendant deux années complètes et la vieille dame ne
rapportait chez elle qu'un pot et demi d'eau.
Le pot intact était très fier de son œuvre mais le pauvre pot fêlé, lui, avait honte de ses
propres imperfections et se sentait triste. Il ne pouvait faire que la moitié du travail pour
lequel il avait été créé.
Après deux années de ce qu'il percevait comme un échec, il s'adressa un jour à la vieille
dame, alors qu'ils étaient près du ruisseau. « J'ai honte de moi-même, parce que ma fêlure laisse l'eau s'échapper au retour vers la maison. »
La vieille dame sourit : « As-tu remarqué qu'il y a des fleurs sur ton côté du chemin, et qu'il n'y en a pas de l'autre côté ? J'ai toujours su à propos de ta fêlure, donc j'ai semé des graines de fleurs de ton côté du chemin, et chaque jour, lors du retour à la maison, tu les arrosais. Pendant deux ans, j'ai pu ainsi cueillir de superbes fleurs pour
décorer la table. Sans toi, étant simplement tel que tu es, il n'aurait pu y avoir cette beauté pour agrémenter la maison».
Une vieille dame chinoise possédait deux grands pots, chacun suspendu au bout d'une perche qu'elle transportait appuyée derrière son cou.
Un des pots était fêlé alors que l'autre pot était en parfait état et rapportait toujours sa pleine ration d'eau. À la fin de la longue marche, du ruisseau vers la maison, le pot fêlé n'était plus qu'à moitié rempli d'eau.
Tout ceci se déroula quotidiennement pendant deux années complètes et la vieille dame ne
rapportait chez elle qu'un pot et demi d'eau.
Le pot intact était très fier de son œuvre mais le pauvre pot fêlé, lui, avait honte de ses
propres imperfections et se sentait triste. Il ne pouvait faire que la moitié du travail pour
lequel il avait été créé.
Après deux années de ce qu'il percevait comme un échec, il s'adressa un jour à la vieille
dame, alors qu'ils étaient près du ruisseau. « J'ai honte de moi-même, parce que ma fêlure laisse l'eau s'échapper au retour vers la maison. »
La vieille dame sourit : « As-tu remarqué qu'il y a des fleurs sur ton côté du chemin, et qu'il n'y en a pas de l'autre côté ? J'ai toujours su à propos de ta fêlure, donc j'ai semé des graines de fleurs de ton côté du chemin, et chaque jour, lors du retour à la maison, tu les arrosais. Pendant deux ans, j'ai pu ainsi cueillir de superbes fleurs pour
décorer la table. Sans toi, étant simplement tel que tu es, il n'aurait pu y avoir cette beauté pour agrémenter la maison».
Mélusine- Messages : 5302
Date d'inscription : 17/03/2013
Re: Quelques contes...
"Chacun de nous, avons nos propres manques, nos propres fêlures.
Mais ce sont chacune de ces craquelures et chacun de ces manques qui rendent nos vies ensemble si intéressantes et enrichissantes à trouver ce qu’elle a de bon en elle.
Donc, à tous mes amis fêlés, passez une superbe journée… et rappelez-vous de prendre le temps de sentir les fleurs qui poussent sur votre côté du chemin !"
(désolée pour l'auteur de ces quelques lignes mais je ne l'avais pas noté ne pensant pas mettre ces mots un jour sur un forum)
Mais ce sont chacune de ces craquelures et chacun de ces manques qui rendent nos vies ensemble si intéressantes et enrichissantes à trouver ce qu’elle a de bon en elle.
Donc, à tous mes amis fêlés, passez une superbe journée… et rappelez-vous de prendre le temps de sentir les fleurs qui poussent sur votre côté du chemin !"
(désolée pour l'auteur de ces quelques lignes mais je ne l'avais pas noté ne pensant pas mettre ces mots un jour sur un forum)
Mélusine- Messages : 5302
Date d'inscription : 17/03/2013
Re: Quelques contes...
je viens juste de trouver la vidéo qui va avec le conte !
Mélusine- Messages : 5302
Date d'inscription : 17/03/2013
Re: Quelques contes...
Je connais ce dernier conte et il fait aussi parti de mes préférés .
Les trois fils n'est pas mal non plus, quelle sagesse !!!
merci
Les trois fils n'est pas mal non plus, quelle sagesse !!!
merci
kty- Messages : 2879
Date d'inscription : 19/04/2013
Localisation : bouches du rhône
Re: Quelques contes...
Je le connais aussi. Ces contes sont magnifiques. J'aime cette façon de raconter qui marque plus que de dire les choses brusquement.
chaton- Messages : 2661
Date d'inscription : 20/06/2013
Localisation : Au pays du soleil
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